Le jardin et l’eau

Date de publication : 22 juillet 2022

L’eau joue dans le jardin un rôle crucial : les graines en ont besoin pour germer, les plantes pour se développer, elle contribue à créer des habitats accueillants pour la faune et la flore sauvages et son mouvement enchante nos yeux et nos oreilles. 

Pourtant, l’eau douce est une ressource limitée qui devient de plus en plus précieuse, et même si notre objectif est de créer un havre de verdure, nous devons faire en sorte que notre impact sur l’environnement soit minimal. Pour cela le plus efficace et le plus évident est de réduire le recours à l’eau du robinet. 

Nous pouvons agir grâce à 2 leviers :

 récupérer et stocker l’eau de pluie 
Arroser de la manière la plus économe et efficace possible

La récupération et le stockage de l’eau de pluie

Le sol: 1er récupérateur d’eau de pluie

Cela paraît une évidence mais c’est l’un des récupérateurs d’eau les moins exploités. Connaître le type de sol de son jardin est très important. En effet, car même si il pleut abondamment, si votre sol est une passoire, c’est-à-dire s’il ne retient pas l’eau (sols sableux par exemple), ce ne sera pas bon ni utile pour vos plantations.

 A l’inverse, si votre sol est une éponge qui stocke trop d’eau cela pourra être néfaste pour vos plantations. Tout sol est capable de retenir une certaine quantité d’eau. La partie disponible pour la plante est nommée « réserve utile ». Plus un sol est microporeux, plus il est capable de retenir de grandes quantités d’eau. cette porosité en profondeur est fortement dépendante : 

de la texture du sol (sa composition en argile, sable, limon) 
de sa structure ( le lien entre les différents agrégats du sol) qui est elle-même dépendante de la présence d’argile, d’humus et de l’activité de la faune du sol.

Au jardin il est difficile d’améliorer la texture du sol : cela demande l’apport d’une quantité de sable (pour un sol lourd) ou d’argile (pour un sol sableux) trop importante. En revanche, il est plus aisé de jouer sur l’amélioration de sa structure et sur la bonne santé de sa faune. En l’amendant régulièrement avec du compost ou tout autre apport de matières organiques et en ne le laissant jamais à nu (paillage, plantes vivaces, plantes couvre-sol, engrais verts…) vous augmenterez ses capacités à retenir l’eau et aurez donc moins besoin d’arroser.

Les récupérateurs d’eau

La collecte et le stockage de l’eau de pluie sont faciles et peu coûteux. L’eau récupérable est essentiellement celle qui ruisselle sur les toits des maisons, abris de jardins et serres.

 Il suffit de détourner l’eau qui descend dans vos gouttières vers un ou des récupérateurs. N’importe quel récipient étanche peut servir à stocker l’eau. Vous trouverez en magasin de nombreux modèles, mais pouvez aussi recycler de vieux tonneaux en bois ou récipient en métal par exemple.

 Si vous choisissez d’acheter des récupérateurs neufs, préférez ceux en matériaux recyclés. Ils sont généralement munis d’un couvercle et d’un robinet, parfois d’un support pour les surélever et faciliter le remplissage de l’arrosoir. Que vous optiez pour un modèle neuf ou recyclé, le couvercle est important car il évite l’évaporation et empêche la prolifération des algues et des insectes.

Les modèles qui se fixent au mur économisent de la place. La quantité d’eau à stocker dépend de la taille de votre jardin et de ses besoins : un potager est plus gourmand en eau qu’un massif abondamment paillé. SI vos besoins en eau sont importants vous pouvez prévoir des cuves supplémentaires raccordées les unes aux autres, ou même une citerne enterrée.

En hiver, cela peut sembler contre-intuitif mais il est souvent recommandé de ne pas collecter l’eau.

Si vos hivers sont rudes pensez à vider vos récupérateurs pour empêcher qu’ils ne se fendent sous l’effet du gel et profitez-en pour les nettoyer ou bien protégez-les.

Recycler l’eau de la maison

En supplément de l’eau de pluie, vous pouvez aussi récupérer les eaux propres de chez vous, par exemple : 

l’eau de cuisson des légumes, riche en matières organiques et en nutriments. Attention, il s’agit de l’eau de cuisson sans sel et à utiliser une fois refroidie bien sûr.
 le reste de vos thés ou infusions, cette eau à utiliser froide elle aussi est à diluer un peu car elle contient un engrais puissant : répartissez-la entre les plantes et n’arrosez pas avec tous les jours. Le thé est un excellent fertilisant car il contient de l’azote, de l’acide phosphorique, du manganèse, de la potasse, des nutriments indispensables à la croissance des plantes.

Qu’en est-il des autres eaux de la maison ? 

Les eaux plus sales, de type « eaux grises » (eau de vaisselle, du bain et de la douche) sont abondantes et il est possible de les réutiliser au jardin à condition de contenir le moins possible de détergents, de graisses et de cosmétiques : achetez des produits écologiques biodégradables et il est nécessaire de les filtrer.

Voici quelques conseils pour réduire le recours à l’arrosage :

Choisissez des plantes adaptées au climat
Enrichissez votre sol de matières organiques
Arrachez les adventices qui pompent l’eau
Abritez les jeunes plants du soleil et du vent
Évitez de le bêcher par temps sec

Le saviez-vous ?

 Le manque d’eau donne du goût ! Chez certaines espèces de légumes, comme les tomates, poivrons ou melons, un léger manque d’eau améliore le goût et la saveur des fruits. Comme ils sont moins riche en eau, ils sont plus concentrés en minéraux et molécules et deviennent ainsi plus goûteux.

Pour un arrosage économe et efficace, appliquez ces quelques règles simples :

N’arrosez qu’en cas de nécessité.
Arrosez tôt le matin ou dans la soirée.
Donnez la priorité aux semis et aux jeunes plants ( et plutôt à l’eau du robinet pour éviter les maladies fongiques).
Versez toujours l’eau sur le substrat, jamais sur les feuilles pour la même raison.
En cas d’arrosage automatique ou semi-automatique, programmez l’heure et la quantité à l’aide d’un minuteur.
Évitez les systèmes d’arrosage enterrés ou les jets qui consomment beaucoup d’eau et dont une grande partie se perd par évaporation.
N’arrosez pas la pelouse en période de sécheresse.

J’espère que ces quelques conseils pour économiser l’eau et arroser efficacement votre jardin vous seront utiles. 

Dans un prochain article, je détaillerai les différentes techniques d’arrosage.

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