10 plantes pour une haie écologique

Date de publication : 08 Juillet 2022

Aujourd’hui dans cet article, je vais vous parler des plantes pour haie.

En effet, la haie est certainement avec le gazon les premières plantations que nous faisons lorsque l’on s’installe dans une maison neuve et peu de jardins ne possèdent pas de haie.

Elle permet de délimiter votre terrain, de vous cacher du vis-à-vis et ainsi de créer votre cocon.

Elle peut-être aussi défensive en évitant que d’éventuels intrus ne pénètrent sur votre propriété.

Bref, la haie est très utile mais pas que. Elle joue un rôle structurant dans la composition de votre jardin et participe à l’ambiance, l’esthétique que vous donnez à votre extérieur.

De plus, cerise sur le gâteau, elle offre un biotope à de nombreuses espèces animales qui y trouvent un refuge, de quoi se nourrir.

Vous l’aurez compris la haie est un élément essentiel. Pourtant, elle a été très souvent mise à mal dans nos campagnes mais aussi en ville.

 

Des centaines de milliers de kilomètres de haie bocagère ont disparu entre 1975 et 2000 pour laisser place à la production agricole intensive avec pour conséquence la disparition de nombreuses espèces et l’érosion des sols.

 

En milieu urbain, la situation n’est pas beaucoup plus reluisante.

Pendant près de 30 ans, la mode a été aux haies monospécifiques (constituées d’une seule espèce). Des murs de cyprès, lauriers ou autres thuyas se sont érigés dans nos quartiers et lotissements. Outre le côté peu esthétique de ce « béton vert », ce type de haie pose un problème environnemental. Ces espèces très en vogue il y a encore quelques années, n’appartiennent pas à la flore locale. C’est le cas par exemple du thuya que l’on a vu proliférer partout. Aujourd’hui, de nombreux propriétaires sont dans l’obligation de remplacer ces végétaux qui brunissent les uns après les autres brutalement notamment à cause d’un petit coléoptère (d’autres insectes, champignons…peuvent également être à l’origine de maladies chez le thuya). Le bupreste, c’est le nom cette petite bête, était il n’y a pas si longtemps, inscrit sur la liste des insectes protégés en Ile-de-France, mais avec le développement des plantations de thuyas, il a proliféré lui aussi provoquant des dégâts.

 

Si ces lauriers et autres conifères sont devenus « has been », c’est le photinia qui a tendance à les remplacer avec le même risque : si un de vos pieds est malade, il risque de vite contaminer les autres et vous aurez toute votre haie à replanter.

En abandonnant la haie monospécifique de thuyas, lauriers ou leylands pour un mélange d’arbustes variés, vous favoriserez la présence d’insectes et offrirez le gîte et le couvert aux oiseaux et à certains mammifères comme le hérisson. Vous donnerez un sacré coup de pouce à la nature dans votre jardin. Ce type de haie peut être très ornemental par la floraison, la fructification et même la couleur du feuillage à l’automne. Pour une meilleure efficacité, je vous conseille de composer une haie dense, de la tailler au maximum une fois par an (plutôt en hiver) et si possible de ne pas tondre ses abords immédiats (vous pouvez semer une prairie fleurie).

10 plantes pour une haie écologique

A présent, parce que je sais que vous l’attendez avec impatience, voici une première sélection de plantes que vous pouvez intégrer dans votre haie. Même les débutants pourront constituer facilement une haie décorative et écologique. N’hésitez pas y associer d’autres espèces persistantes notamment (j’y reviendrai dans un autre article).

1) L’amélanchier Amelanchier canadensis

Joli petit arbuste présentant un intérêt ornemental 9 mois sur 12 ! C’est une espèce d’arbuste caduc facile à cultiver, prisée pour sa floraison abondante en petites grappes délicates d’étoiles blanches au printemps, brève mais généreuse et son feuillage d’automne aux coloris intenses, évoluant entre le rouge orangé, le jaune cuivré et le pourpre. En été, il porte une fructification comestible en petites baies globuleuses qu’on appelle « petites poires » au Canada et qui font le bonheur des oiseaux. Installez-le en tous sols profonds, frais, bien drainé, de préférence acide et à l’exposition lumineuse, non brûlante.

2) La charmille Carpinus betulus

Le charme ressemble beaucoup au hêtre commun (Fagus sylvatica). En effet, leurs feuilles qui tombent en automne s’apparentent en raison de leur couleur et de leur forme. Cependant, celles du charme commun, ont une forme plus irrégulière, et cet arbre est d’ailleurs plus résistant aux sols pauvres en minéraux, aux conditions humides, à la pollution et aux différentes maladies. Facile à entretenir, le charme se mélange sans aucun problème à d’autres sortes de plantes et se taille facilement.

3) Le cornouiller mâle Cornus mas

Ce cornouiller est une espèce indigène très résistante, intéressante pour sa floraison jaune précoce, parfumée et mellifère, évoquant presque celle du mimosa, et pour ses belles couleurs d’automne. Ses fruits rouges et comestibles, à maturité en automne, peuvent être mangés crus ou préparés en gelée. Cet arbuste caduc sans exigence supporte parfaitement les sols calcaires, pauvres et relativement secs en été. Il a toute sa place dans une haie champêtre ou dans un bosquet naturel.

4) L’érable champêtre Acer campestre

Érable de taille moyenne apprécié avant tout pour ses belles couleurs d’automne. Ses feuilles, avant de tomber, prennent une coloration jaune-cuivrée. Vraiment facile à cultiver, parfaitement rustique et résistant à la sécheresse une fois établi, cet érable champêtre est à l’aise dans toutes nos régions.

5) Le noisetier Corylus avellana

Les noisetiers, aussi nommés coudriers ou même avelinier dans certaines régions, forment de jolies haies fournies et bien touffues grâce à leur multiples troncs fins. Ils sont décoratifs toute l’année, au printemps les chatons précoces pendent gracieusement aux branches. L’été, viennent ensuite les larges feuilles vert tendre en forme de cœur et enfin arrive l’automne avec ses couleurs chaudes et sa récolte de noisettes.

Le noisetier est un arbre buissonnant, à croissance rapide, qui peut monter à près de 5m de haut à l’âge adulte. Il est très utilisé en haie bocagère ou en haie champêtre. Très facile de culture et bien rustique, il ne craint pas le froid. Seules des gelées tardives peuvent ralentir sa croissance.

6) Le sorbier des oiseleurs Sorbus aucuparia

Arbre décoratif du printemps à l’automne que l’on retrouve en grand nombre dans les parcs. De mai à juin, une profusion de petites fleurs blanches en corymbes de 12 cm de diamètre fait place à de somptueux fruits rouge sang. Le sorbier aime les situations plutôt ensoleillées, cela donne de plus belles floraisons. D’entretien facile, c’est un arbre peu exigeant sur la nature du sol, évitez les situations trop venteuses, sa croissance est considérée comme moyenne.

7) Le sureau Sambucus nigra

Facile à cultiver, le Sureau noir est un bel arbuste caduc à croissance rapide, qui se plaît dans tous les types de sols, idéalement plutôt frais. Le sureau propose un feuillage léger, une floraison discrète et colorée et des fruits presque noirs qui font le bonheur des oiseaux.

 

Avec ses ombelles blanches ou rosées, parfumées au printemps, ses baies en automne et son feuillage pourpre ou panaché, « l’arbre aux fées », comme on le surnomme en Bretagne, a sa place dans tous les jardins.

8) La Viorne obier Viburnum opulus

Un arbuste caduc au port arrondi qui produit en mai-juin des corymbes aplatis composés de petites fleurs blanches suivies par des petits fruits rouges et brillants qui font le régal des oiseaux en hiver. Son feuillage virant au pourpre est magnifique en automne. Un arbuste champêtre, coloré, facile à cultiver en sol ordinaire et frais.

9) Le Prunellier Prunus spinosa

Ce grand arbuste ou petit arbre caduc épineux au port buissonnant est un familier de nos paysages, qu’il ponctue au printemps d’une superbe floraison blanche. Bien connu pour ses fruits noirs et comestibles, les prunelles recherchées par les oiseaux, il a toute sa place dans une haie champêtre et défensive. Parfaitement rustique, vraiment robuste et résistant, il apprécie les sols argilo-calcaires assez fertiles et pousse partout, sans soins et sans entretien, même en sol sec.

10) L’Aubépine Crataegus

Souvent utilisé en haie défensive, l’aubépine n’en est pas moins un très bel arbre au feuillage bien découpé et à la floraison généreuse. Même si elles n’apprécient pas beaucoup de pousser à l’ombre dense, elles s’accommodent de toutes les autres situations et de tous types de sols, même les plus argileuxSi on ajoute à cela une rusticité à toute épreuve, les aubépines font partie des petits arbres fleuris les plus faciles à réussir au jardin.
Ses feuilles prennent des teintes variées du printemps à l’automne, alors que de magnifiques baies orneront l’aubépine de la fin de l’été jusqu’au début de l’hiver.
Bien que comestibles, les baies d’aubépine sont fades et farineuses lorsqu’elles sont crues mais présentent un grand intérêt pour les oiseaux.

Petit rappel : En ce qui concerne la hauteur de votre haie : en dehors d’un cahier des charges spécifique à un lotissement ou à une copropriété, c’est le Code civil qui s’applique :
– Les arbres et arbustes, s’ils ont une hauteur supérieure à 2 m doivent être plantés à une distance minimale de 2 m de la limite de propriété.
– Si la hauteur est inférieure à 2m, on retient une distance minimale de 50 cm.
La distance de plantation se calcule depuis la limite séparative jusqu’au centre de l’arbre. La hauteur se mesure du sol à la pointe de la plante.

N’oubliez pas, vous pouvez télécharger mon guide :

5 étapes pour réussir l’aménagement de votre jardin

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